Kaïros

Dans ce monde hyperconnecté, l’être humain n’a, paradoxalement, jamais été aussi déconnecté de lui-même, de la nature, de sa nature. Par le biais de la photographie et de l’écriture, “Interdépendance” parle d’un lien à recréer entre toutes choses, de reconnexion à soi, à la nature, et aux autres, de façon plus authentique et vulnérable.
Il lui importe de présenter la beauté de la nature telle qu’elle est, de montrer comme elle est essentielle – profondément et originellement – pour l’homme qui, pourtant, la fragilise sans cesse. Cette fragilité se traduit par des paysages qui semblent parfois apparaître, parfois disparaître tout comme nos maux intérieurs.
« Si vous êtes poète, vous verrez clairement un nuage flotter dans la feuille de papier. Sans nuage, il n’y aurait pas de pluie ; sans pluie, les arbres ne pousseraient pas ; et sans arbre, nous ne pourrions pas faire de papier. Le nuage est essentiel pour que le papier soit ici devant nous. Sans le nuage, pas de feuille de papier. Ainsi, il est possible de dire que le nuage et la feuille de papier “inter-sont”. En regardant encore plus en profondeur dans cette feuille de papier, nous y voyons aussi le soleil. Sans soleil, la forêt ne pourrait pousser. En fait, rien ne pourrait pousser, nous ne pourrions pas nous développer. Par conséquent, nous percevons aussi la présence du soleil dans cette feuille de papier. Le papier et le soleil inter-sont. »

Le Coeur de la Compréhension
Thich Nhat Hanh